Les bâtisseurs d'eau
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1953. Émilien Vigneault et Antoine Beaulieu sont associés dans la Beaulieu & Vigneault, une entreprise d’excavation qui contracte surtout pour la Shawinigan Water & Power. Lorsqu’Émilien, qui a pour fonction de rabattre les contrats dans la compagnie, est approché par un représentant de la jeune Hydro-Québec, Antoine ne veut pas en entendre parler. Antoine ne jure que par Duplessis; il a toujours pesté contre Hydro-Québec, qu’il voit comme une bande de fonctionnaires, associés à la machine libérale de l’époque. Mais les temps changent. Charles, son aîné, est de plus en plus retors. Il ambitionne de devenir meilleur dynamiteur que son père, parce qu’il croit que sa formation d’ingénieur lui confère une supériorité. Mais, il doit se marier... car il a mis la fille d’Émilien Vigneault, Germaine, enceinte. Émilien, philosophe, accepte la situation mais l’affrontement avec Antoine, qui n’est déjà pas un père de tout repos, se présente mal. Malgré l’intervention de sa mère Évelyne, et devant la colère terrible de son père, Charles quitte la maison paternelle, met fin à ses études et s’expatrie à Bersimis aux côtés de son beau-père Émilien. Émilien, lui, visite le futur chantier de la Bersimis, et y découvre l’avenir. Il revient pour essayer de convaincre Antoine de le suivre sur la Côte-Nord mais arrive en plein drame. Jeannot, le frère cadet d’Antoine vient de se tuer stupidement, lors d’un accident, pendant un dynamitage. Une imprudence en fin de travaux. Émilien tente quand même de recruter Antoine, qui s’entête. Antoine se retrouve tout seul, son frère Clément et son fils Charles ayant décidé de suivre Émilien. Le tout coïncide avec le départ des jumeaux, Claude et Françoise, pour l’université et manque de chance, la Shawinigan Water & Power en a fini avec les chantiers et elle ne peut offrir au fier Antoine qu’un job de maintenance.
(Fourni par la production)Un an se passe. Émilien a des problèmes sur la Bersimis. Les compétences de Clément et de Charles ne valent pas l’instinct du dynamiteur Antoine. C’est d’Antoine dont il a besoin. Il profite donc de ce que Charles n’ait pas encore vu son fils Guillaume, pour essayer, à nouveau, de convaincre Antoine de venir à la Bersimis. Charles est conscient de la manoeuvre d’Émilien. Il prend comme une défaite personnelle le fait qu’on ait besoin de son père pour finir le job de dynamitage qu’il a entrepris. Charles voit enfin son premier-né, Guillaume. Émilien, lui, sonde Évelyne mais c’est l’entêté d’Antoine qu’il faut convaincre. Émilien s’en va ramper chez Antoine à la Shawinigan Water & Power. Antoine se fait avoir par l’orgueil. On a besoin de lui. Il accepte. Émilien offre un poste d’infirmière à Bersimis à Évelyne. Le travail à la Bersimis n’est pas de tout repos. Les conflits entre Charles et son père s’accentuent. L’expérience d’Antoine sur le terrain a le dessus sur la compétence intellectuelle de Charles. Émilien se rend de plus en plus compte que Charles n’est pas fait pour être dynamiteur. Or, Charles est aussi têtu que son père. Malgré la complicité de sa fille Germaine, qui ne veut pas passer sa vie à Bersimis ou sur tout autre chantier, Charles s’entête à vouloir rester et prouver qu’il est meilleur que son père. Émilien doit se résigner à mettre son gendre à la porte. Il atténue le coup en faisant engager Charles à Hydro-Québec; la société va l’aider à terminer ses études et il sera parmi les premiers Canadiens français à percer le club des ingénieurs anglophones d’Hydro-Québec. 1959. Les jumeaux Beaulieu, Claude et Françoise, Charles, Germaine et Guillaume sont maintenant à Montréal. Françoise s’est trouvé un emploi de journaliste au prestigieux journal Le Devoir. Claude a plus de difficulté à percer et n’apprécie pas de vivre aux crochets de sa soeur. Le couple Charles-Germaine commence à avoir des problèmes, surtout depuis que Germaine, utilisant les contacts de son père Émilien, s’est trouvée un emploi de relationniste à Hydro-Québec. Charles, déjà impliqué dans la mise en service de la 735 kV, une révolution en terme de ligne de transmission, réalise avec désenchantement que ce n’est pas un emploi de quelques mois que Germaine envisage mais une carrière. La Bersimis est inaugurée et Émilien a déjà son oeil sur quelque chose de plus gros, les chantiers de la Manic. Antoine, lui, n’est pas séduit par le gigantisme de la proposition. Encore une fois, c’est l’histoire qui le rattrape. La mort de Duplessis favorise l’accession rapide des libéraux aux pouvoirs. C’est le début des années 60 et la Révolution tranquille s’amorce. Hydro-Québec devient son propre entrepreneur.
(Fourni par la production)Ce diable d’Émilien devient un employé d’Hydro-Québec et chef de chantier à la Manic. Le premier homme qu’il engage pour s’occuper du dynamitage est Antoine, qui n’arrive pas à dire non devant l’enthousiasme d’Émilien. Antoine et Évelyne travaillent à Manic 5. Ils ne se doutent pas qu’à Montréal, les choses ne vont plus entre Germaine et Charles. Charles n’est pratiquement plus à la maison. Le défi d’implanter la ligne de 735 kV consume tout son temps. Germaine est malheureuse. Elle se confie à Claude alors que Charles repart pour l’Europe. Claude a le vent dans les voiles. Il représente le nouveau gouvernement libéral comme agent de liaison entre Hydro-Québec et le nouveau ministre des Richesses Naturelles, un certain René Lévesque. Appelé par ses fonctions à voir souvent Germaine, l’inévitable se produit. Claude devient amoureux de Germaine et vice-versa. Un amour torturé. Personne ne doit savoir. Germaine vit la hantise d’être surprise par quelqu’un de la famille. Elle en mourrait de honte. Charles ne voit rien. La ligne 735 kV va être testée sur le terrain et le suspense le rend irascible alors qu’il peste contre l’ostracisme des ingénieurs anglais. 1962. Lors d’un discours, René Lévesque crée un choc alors qu’il laisse envisager rien de moins que la nationalisation de l’électricité. Claude avait prévenu Françoise que ça allait brasser. Mais son esprit était ailleurs. Germaine est de plus en plus distante. Elle a peur d’être vue en sa compagnie. Elle craint l’oeil curieux de Françoise. Claude menace de tout révéler. Une visite inattendue de Charles à son frère - Germaine cachée dans la chambre à coucher - c’est la goutte qui fait déborder le vase.
(Fourni par la production)Alors que Charles revient d’Europe, Germaine lui annonce qu’elle le quitte et va se réfugier chez son père Émilien, à la Manic. C’est soir d’élections référendaires - Lesage a déclenché des élections sur le thème de la nationalisation de l’électricité - et Antoine, un farouche opposant à la nationalisation, cabale contre les libéraux, brandissant le catéchisme de la Shawinigan Water & Power sur les méfaits de la nationalisation. Peine perdue. Lesage est reconduit au pouvoir. La joie d’Émilien est ternie par l’annonce de la séparation de Germaine et Charles mais celui qui est le plus embarrassé - le plus torturé - c’est Claude, alors que son frère Charles vient pleurer dans ses bras le soir des élections en lui confiant qu’il y a un autre homme dans la vie de Germaine et qu’elle le quitte. 1963. Germaine, maintenant séparée de Charles, se plonge dans son travail et évite de plus en plus Claude, qui se fait trop pressant. Germaine travaille à un projet de publicité dont le concept est axé sur la Manic. Elle y entraîne une équipe de tournage. Émilien lui donne presque toutes les clés du chantier de Manic 5, et rit des malheurs d’Antoine, qui n’arrive pas à être naturel devant les caméras. Charles se retrouve lui aussi sur le chantier, prétextant l’inspection des travaux. Germaine profite d’un court instant avec Claude pour lui annoncer qu’ils ne se verront plus. Désespoir de Claude. Souper chez les Beaulieu. L'atmosphère est à couper au couteau: tous font comme si la séparation entre Charles et Germaine n’existait pas. Évelyne annonce à Antoine qu’elle le quitte temporairement pour aller aider Germaine à élever Guillaume. Antoine est furieux.
(Fourni par la production)1964. Le gouvernement libéral est impliqué dans l’imbroglio de Churchill Falls. Lesage affirme que le Labrador appartient au Québec. Émilien accompagne le P.D.G. d’Hydro-Québec, Pierre Carter, à Terre-Neuve où le premier ministre Smallwood menace de construire un câble sous-marin et de vendre directement l’électricité de Churchill Falls aux Américains. Carter veut Émilien sur le projet Churchill Falls. Hydro-Québec cherche des garanties avant de signer l’entente. Charles a terminé la construction de la 735 kV, dont c’est l'inauguration. Un succès! Antoine se laisse aller à une rare démonstration d’émotion laissant percer sa fierté d’être le père de Charles Beaulieu. Un moment que Charles attendait depuis longtemps. 1966. La chanson de George Dor, La Manic, pollue littéralement les ondes, faisant rager Émilien qui n’a pas le temps de s’ennuyer alors qu’il est aux prises avec une course contre la montre: le réservoir se remplit et le barrage n’est pas terminé. Il faut donc mettre les bouchées doubles. Émilien est en amour! Il courtise une jeune femme de 37 ans, Fernande Turbide, la secrétaire de Pierre Carter à Hydro-Québec. Émilien lui a souvent parlé au téléphone mais il ne l’avait jamais rencontrée. Claude est inconsolable. Il n’a pas digéré la fin de sa liaison avec Germaine. Il ne sait pas encore que le pire l’attend. En effet, contre toute attente, l’équipe du tonnerre de Jean Lesage perd ses élections et le nouveau premier ministre, Daniel Johnson, se retrouve avec la patate chaude de Churchill Falls. Il signe l'accord, le couteau sur la gorge. Claude se retrouve chômeur pendant quelque temps. Il finit toutefois par se trouver un emploi comme conseiller lors des négociations de Churchill Falls. Comme conséquence, Émilien se voit courtiser par les Américains pour devenir chef de chantier à Churchill Falls. Il vit ses premiers déchirements avec sa belle Fernande, alors que les Américains lui font une offre qu’il ne peut refuser. Pour aggraver les choses, Churchill Falls, qui s’annonçait un chantier facile, se révèle plus complexe que prévu, les échéanciers trop serrés et les bonis exagérés poussent les dynamiteurs à prendre des risques. Émilien subit l’ire d’Antoine. De plus, Évelyne, la femme d’Antoine, ne peut pas blairer cette jeune Fernande. 1968. L’inauguration de Manic-5 prend des proportions tragiques alors que le premier ministre Daniel Johnson est pris d’un malaise et meurt sur le site. Réconciliation de Charles et Germaine.
(Fourni par la production)1971. Bourassa annonce la Baie James, le projet du siècle. Cent mille emplois! C’est une bonne nouvelle pour Émilien qui s’ennuie en Floride. Il est relancé par Carter qui lui peint un sombre tableau du chantier LG-2, littéralement embourbé dans le manque de planification. Émilien succombe à sa bougeotte, plonge dans l’aventure, sans même consulter sa Fernande. Il convainc son éternel complice Antoine de le suivre à LG-2 où il n’y a que des tentes. Il emmènera avec lui son petit-fils, Guillaume. Dix ans plus tard, nos personnages nous racontent en détails, l’aventure du développement de la Baie James.
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